OR STRATÉGIQUE : LE MALI DÉBUTE LA CONSTRUCTION D’UNE RAFFINERIE D’OR SOUTENUE PAR LA RUSSIE

👉 Ce Flash XAU de la section Ressources & Environnement revient sur une décision majeure : le Mali a lancé en juin 2025 la construction d’une raffinerie d’or de 200 tonnes par an, en partenariat avec le groupe russe Yadran.
Ce projet inédit illustre la volonté de Bamako de reprendre le contrôle de sa chaîne de valeur aurifère, longtemps dominée par des intérêts étrangers.
Soutenu politiquement et technologiquement par la Russie, ce chantier symbolise le virage stratégique du Mali vers une souveraineté économique assumée.
Un tournant qui pourrait redessiner le marché de l’or en Afrique de l’Ouest, mais aussi influencer les équilibres mondiaux à moyen terme.

Le Mali entre dans une ère aurifère souveraine

Une raffinerie pour maîtriser la richesse nationale

Avec ce projet, le Mali franchit une étape décisive.
La future raffinerie, implantée près de Kati, à une trentaine de kilomètres de Bamako, aura la capacité de raffiner 200 tonnes d’or par an, soit près de trois fois la production annuelle du pays.
L’objectif : raffiner localement le métal extrait, au lieu de l’exporter brut vers l’Europe ou le Moyen-Orient.

En 2024, le Mali a produit 72 tonnes d’or, faisant du pays le quatrième producteur africain derrière le Ghana, l’Afrique du Sud et le Soudan.
Mais plus de 85 % de cette production quittait le pays sans transformation, générant des pertes fiscales et économiques colossales.

Le Mali veut désormais être plus qu’un producteur d’or : il veut en devenir le transformateur et le distributeur.

L’appui russe : un partenariat stratégique à long terme

De la défense à l’économie minière

Ce projet confirme le rapprochement stratégique entre Bamako et Moscou, amorcé depuis la fin de la coopération avec la France.
Le groupe russe Yadran, déjà actif dans l’exploration minière et le raffinage en Eurasie, fournit au Mali :

• les technologies de traitement et d’extraction modernes,
• une assistance logistique et sécuritaire,
• ainsi qu’un financement initial estimé à 250 millions de dollars.

Pour la Russie, cette initiative s’inscrit dans une politique globale d’expansion économique en Afrique :

remplacer l’aide occidentale par des partenariats d’infrastructure et de production, centrés sur la souveraineté locale.

Le métal jaune devient ici un instrument diplomatique, liant deux nations unies par une même volonté : s’affranchir du dollar et des circuits financiers occidentaux.

Une manne économique pour Bamako

Plus d’emplois, plus de recettes et plus d’influence

Cette raffinerie devrait générer :

• plus de 2 000 emplois directs et indirects,
• une hausse de 30 % des recettes fiscales liées à l’or,
• et une stabilisation du marché intérieur.

En raffinant sur place, le Mali captera une part bien plus importante de la valeur ajoutée, aujourd’hui transférée à l’étranger.
Le gouvernement prévoit également d’imposer des quotas de raffinage local à toutes les sociétés minières opérant dans le pays.

Le contrôle du raffinage, c’est la clé de la souveraineté économique.

Tableau comparatif : Production et raffinage aurifère en Afrique de l’Ouest (2025)

Ce tableau démontre le potentiel de transformation économique du Mali : il pourrait devenir le hub aurifère du Sahel, capable de concurrencer les plus grands acteurs régionaux.

Un levier géopolitique pour la Russie et l’Afrique

L’or au centre d’une stratégie multipolaire

La Russie renforce ainsi son ancrage en Afrique, déjà visible au Soudan, en Centrafrique et en Guinée.
Avec le Mali, elle établit une plateforme aurifère stratégique, capable d’alimenter le marché russe et ses partenaires des BRICS+ en dehors du circuit du dollar.

Pour le continent africain, cette dynamique représente un modèle de coopération post-occidentale :

• Production locale,
• Valorisation régionale,
• Échanges multipolaires.

Le projet malien pourrait inspirer d’autres nations minières, notamment le Burkina Faso et le Niger, désireux eux aussi de créer leurs propres infrastructures de transformation.

Tableau des scénarios XAUstreet

Un tournant pour la souveraineté africaine

L’or comme pilier de l’indépendance économique

Au-delà de l’économie, ce projet incarne le réveil géostratégique du continent africain.
En contrôlant sa propre raffinerie, le Mali affirme son indépendance face aux anciennes puissances coloniales et aux multinationales.
Ce pas vers la maîtrise complète de la chaîne de valeur aurifère pourrait transformer durablement l’économie du Sahel.

L’Afrique ne veut plus seulement extraire son or. Elle veut en écrire le prix.

Conclusion XAUstreet

Lancée en juin 2025, la raffinerie d’or du Mali soutenue par la Russie est bien plus qu’un projet industriel.
C’est un acte politique fort, une déclaration de souveraineté dans un monde en mutation.
Elle repositionne le Mali comme acteur clé de la nouvelle économie aurifère mondiale, tout en consolidant la présence stratégique de Moscou en Afrique.

Le futur de l’or ne se décide plus à Londres ni à New York. Il commence désormais… à Bamako.

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