👉 Le Bamako (Mali) traverse une crise profonde : une pénurie d’essence qui paralyse écoles et transports, conséquence d’un blocus des importations orchestré par des groupes islamistes.
Pourtant, ce même pays est riche en or, avec de nouveaux projets de raffinage et une coopération accrue avec Moscou.
Nous posons la question : cette richesse aurifère peut-elle être le palier de sortie de crise pour le Mali ?
Une pénurie d’essence grave et symbolique
L’économie étranglée, l’importation bloquée
Depuis début septembre 2025, le 👉 groupe jihadiste Jama’at Nusrat al‑Islam wal‑Muslimin (JNIM) impose un 👉 blocus sur les livraisons de carburant vers le Mali, attaquant des camions-citerne et perturbant la chaîne logistique d’un pays enclavé.
Le gouvernement malien a dû suspendre les cours dans tout le pays, faute de carburant.
Ce manque de carburant a des effets létaux : transport arrêté, logistique rompue, économie paralysée.
Bref : le pays perd son oxygène économique.
Le paradoxe malien : or abondant mais crise profonde
Une richesse aurifère sous-exploité
Le Mali est classé parmi les plus grands producteurs aurifères d’Afrique, mais la production industrielle est tombée à environ 51 tonnes métriques en 2024, contre plus de 66 tonnes en 2023.
Parallèlement, Bamako a signé des accords avec la Russie pour établir une raffinerie d’or nationale, avec une capacité de traitement d’environ 200 tonnes/an.
Ce qui saute aux yeux : le pays possède une ressource stratégique non utilisée à plein potentiel alors même que son approvisionnement en carburant vital est menacé.
On se retrouve donc face à un dilemme : comment sortir d’une crise colossale quand on détient déjà un actif de valeur ?
L’or comme levier de souveraineté économique
Peut-il jouer le rôle de stabilisateur ?
Dans un monde où les flux d’énergie et matières premières sont utilisés comme instruments de pression, l’or devient un actif de souveraineté.
Le Mali profitant de cette logique, pourrait :
- exploiter l’or localement, réduire les exportations brutes,
- renforcer ses réserves,
- convertir une partie en devise ou infrastructure pour relancer l’importation de carburants.
L’accord russe pour la raffinerie signifie aussi une coopération alternative aux circuits occidentaux, ce qui peut réduire la vulnérabilité malienne face aux blocages.
Mais attention : l’or seul ne suffit pas. Il faut réorganiser l’économie, sécuriser les transportations, stabiliser l’État.
Tableau XAUstreet – Crise + potentiel aurifère = scénario d’escalade ou de sortie
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Phase |
Situation malienne |
Effet potentiel sur l’or malien / global |
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🟢 Situation actuelle |
Blocus carburant + économie affaiblie |
Montée de la prime de risque or malien |
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🟡 Mise en œuvre de la raffinerie |
Lancement du projet or-Russie |
L’or malien devient instrument de renégociation énergétique |
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🔴 Échec ou conflit élargi |
Insécurité persistante + nationalisation |
L’or pourrait se premiumiser comme refuge africain |
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🟣 Stabilisation souveraine |
Or exploité + carburant importé sécurisé |
Le Mali devient modèle de nation or-énergie |
Obstacles à surmonter
Sécurité, gouvernance, infrastructure
Même si l’or offre une fenêtre de sortie, plusieurs défis demeurent :
- le groupe JNIM contrôle des axes d’importation et poursuit des attaques sur les tankers sécurité compromise.
- la chute de la production minière et des investisseurs internationaux suscite une crise de confiance.
- la gouvernance malienne doit articuler extraction, respect environnemental, taxation juste faute de quoi l’or devient ressource mal exploitée.
L’impact global sur le marché de l’or
Pourquoi un pays du Sahel pourrait influer sur les flux mondiaux
Quand un État aurifère devient instable, l’un des premiers effets est :
→ les opérateurs exportent vers des zones moins vulnérables.
→ la prime géopolitique monte.
Dans cet esprit, si le Mali verrouille son or, le métal pourrait gagner en attractivité mondiale comme refuge alternatif – notamment dans un contexte d’orification des États d’Afrique.
Conclusion XAUstreet
Le Mali n’est pas seulement victime d’une pénurie de carburant.
Il est théâtre d’une bifurcation stratégique : utilité de l’or comme pilier de la sortie de crise.
Si le pays parvient à exploiter son or tout en sécurisant l’énergie, il pourrait redéfinir son rôle sur la scène géo-économique africaine.
Pour l’investisseur averti, l’enseignement est clair :
Dans un monde où l’accès à l’énergie est disputé, l’or reste la monnaie ultime de souveraineté.
Et le Mali, malgré la crise, pourrait devenir l’un des nouveaux modèles d’or-régulation africaine.
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