LE NIGER AFFIRME SA SOUVERAINETÉ : NATIONALISATION DE SA SEULE MINE D’OR INDUSTRIELLE

👉 Ce Flash XAU, section Macroéconomie, revient sur une décision historique prise le 9 août 2025 par le gouvernement militaire du Niger : la nationalisation de la Société des Mines du Liptako (SML), unique mine d’or industrielle du pays. En accusant l’opérateur australien McKinel Resources de « graves manquements », Niamey franchit un cap stratégique dans la gestion de ses ressources naturelles. Cette mesure, qui s’inscrit dans la politique souverainiste prônée par le président de la transition, le général Abdourahmane Tiani, et en cohérence avec la vision de l’Alliance des États du Sahel (AES), vise à reprendre le contrôle total des richesses aurifères. Entre affirmation géopolitique, repositionnement vis-à-vis des investisseurs étrangers et potentielle revalorisation du métal précieux sur les marchés internationaux, l’impact sur l’or physique et le marché global pourrait être significatif.

Un choix souverain face aux manquements contractuels

L’État reprend le contrôle

Le 9 août, la junte militaire nigérienne a annoncé la nationalisation de la SML exploitant la mine de Samira Hill, seule mine d’or industrielle du pays. Selon AFP / 👉 New Indian Express, la décision vise à répondre aux « graves manquements » du groupe australien McKinel Resources, qui n’a pas respecté les clauses de financement d’au moins 10 millions de dollars, indispensables à la relance de l’exploitation. Six ans après la cession de 80 % de la mine à McKinel, l’État constatait arrêts fréquents de production, arriérés de salaires, licenciements massifs et dette croissante.

Un alignement stratégique avec la vision de l’AES

Cette nationalisation s’inscrit aussi dans la dynamique plus large portée par l’Alliance des États du Sahel (AES), qui regroupe le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Depuis sa création, l’AES prône une souveraineté totale sur les ressources stratégiques et une réduction de la dépendance vis-à-vis des multinationales occidentales. Dans ce cadre, le contrôle de l’or et des minerais devient un pilier économique et politique central. Pour Niamey, cette décision envoie un message clair : le Niger entend non seulement protéger ses richesses, mais aussi construire un modèle de coopération intra-sahélien, capable de mutualiser l’extraction, la transformation et la commercialisation des ressources, tout en renforçant la position du bloc AES sur le marché mondial de l’or.

Le contexte plus large — vers un contrôle accru

Cette nationalisation s’inscrit dans une stratégie plus générale de réappropriation des ressources. Le Niger avait déjà nationalisé en juin le site d’uranium Somaïr appartenant à Orano, soulignant une orientation souverainiste forte. C’est aussi un signe que l’État vise à renforcer ses revenus, sa souveraineté et à intégrer davantage la population dans les bénéfices tirés des ressources naturelles.

Tableau des scénarios XAUstreet – Conséquences possibles pour l’or

Pourquoi cette décision redéfinira le rôle du Niger dans l’or

1. Autorité souveraine réaffirmée — Le Niger veut montrer qu’il peut reprendre en main ses atouts minières, un signal fort sur l’échelle régionale.
2. Réévaluation des partenariats étrangers — Les multinationales perçoivent désormais le contexte comme risqué, ce qui pourrait freiner les investissements ou au contraire rediriger vers des alliances stratégiques.
3. Opportunité pour l’or physique local — La nationalisation alimente un discours sur l’or comme richesse nationale à protéger et valoriser par l’État.
4. Rôle renforcé de SOPAMIN — L’entreprise publique reprend la main, avec l’objectif de sécuriser la production et d’améliorer la transparence des recettes.

Répercussions à moyen terme

• Investisseurs : certains pourraient se détourner du Niger, mais d’autres, notamment asiatiques ou russes, pourraient répondre à l’appel de nouvelles alliances.
• Marchés de l’or : un nouveau volume d’or produit localement peut renforcer la liquidité, mais l’incertitude initiale favorise le métal comme valeur refuge.
• Initiatives communautaires : une souveraineté renforcée pourrait autoriser des programmes de développement minier responsable, avec partage accru des bénéfices.

Conclusion XAUstreet

Le Niger frappe fort en nationalisant sa seule mine industrielle d’or pour défendre sa souveraineté et redéfinir son modèle économique. Cette décision pourrait reconfigurer les dynamiques régionales autour de l’or africain — entre montée des valeurs refuges, recomposition des alliances minières et affirmation d’un contrôle national realigné sur les ressources naturelles.

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