HUITIÈME MANDAT À 92 ANS : PAUL BIYA VEUT-IL GARDER LE CONTRÔLE DES MINES D’OR DU CAMEROUN ?

👉 Cet article FlashXAU, issu de la section Ressources & Environnement, décrypte un sujet brûlant : la nouvelle candidature de Paul Biya pour un huitième mandat, à 92 ans, et les enjeux réels qui se cachent derrière cette volonté de rester au pouvoir. Au cœur de cette dynamique : le contrôle stratégique des ressources naturelles, notamment l’or, devenu un actif clé pour l’avenir économique du Cameroun… ou pour sa stagnation, si mal géré.

Contexte : au pouvoir depuis 1982, un président octogénaire persiste

Paul Biya, l’icône du système RDPC

Paul Biya détient le record de longévité au pouvoir sur le continent africain. Président depuis 1982, il est devenu l’incarnation d’un système verrouillé autour d’un noyau familial et politique stable… mais controversé. Réélu à chaque scrutin, dans des conditions souvent discutées, il s’apprête à briguer un 👉 huitième mandat en octobre 2025, malgré ses 92 ans.

Une annonce officielle qui ravive les tensions

Dans une période où la jeunesse camerounaise réclame plus de justice sociale, de transparence et de redistribution, cette annonce a provoqué un malaise. Beaucoup y voient une volonté non pas de servir, mais de préserver des intérêts privés, à commencer par ceux liés aux ressources minières du pays.

Pourquoi cette candidature ? Le sens d’un pouvoir prolongé

Une stratégie pour verrouiller l’appareil économique

En l’absence d’alternance crédible, la continuité au pouvoir permet de garder le contrôle sur les secteurs clés. Et dans un pays comme le Cameroun, cela inclut directement les mines, les forêts, les contrats internationaux, et donc les rentes stratégiques.

Le pouvoir comme patrimoine

Lorsque la présidence devient héréditaire ou familiale dans ses pratiques, elle cesse d’être un service à la nation. Ce sont des structures économiques entières qui restent dans l’ombre d’un clan, souvent au détriment du développement réel.

L’or camerounais : un enjeu stratégique contrôlé localement

Colomine, la mine d’or qui change tout

Le Cameroun a récemment lancé sa première grande mine d’or industrielle, dans la région de l’Est. Ce projet est géré par une société détenue par le neveu du président en personne. Cette proximité interpelle : peut-on séparer l’économie nationale de la sphère privée d’un chef d’État ?

Un contrôle familial affirmé

Le développement minier est censé bénéficier à l’État, aux populations, à l’investissement local. Mais lorsque les licences, les marchés, et les revenus sont accaparés par des membres de la même famille que le président, on ne parle plus de gestion publique, mais de captation. Et c’est exactement ce que redoutent de nombreux Camerounais.

Ressources = pouvoir : un cercle vicieux

Des richesses naturelles mal exploitées

Le Cameroun est l’un des pays les plus riches en ressources de la région : or, bauxite, diamant, fer… Et pourtant, son niveau de développement stagne. Pourquoi ? Parce que la richesse est concentrée, l’exploitation mal encadrée, et la redistribution quasi-inexistante.

L’or comme pilier de la survie politique

Dans un pays fragilisé par les dettes, les tensions sécuritaires et les revendications sociales, l’or devient une bouée économique. En le gardant sous contrôle direct, le régime assure sa propre survie, mais pas forcément celle du peuple.

L’erreur politique : quand durer devient un frein

L’immobilisme comme héritage

Un pouvoir qui ne se renouvelle pas devient aveugle. Il ne se remet plus en question, ne s’adapte plus au monde, ne prépare plus la relève. Cette immobilité toxique empêche le Cameroun d’émerger comme puissance régionale, malgré tous ses atouts.

Une leçon pour l’Afrique francophone

Plusieurs pays africains tentent aujourd’hui de rompre avec cette logique. L’Alliance des États du Sahel (AES), par exemple, est née d’une volonté de souveraineté politique, militaire et économique, contre les anciens modèles. Ces nations cherchent une autre voie, parfois critiquée, mais qui met en cause directement les logiques de pouvoir à vie et de pillage des ressources.

Un scénario pour l’avenir : or, pouvoir et développement

Le potentiel est là

Si les ressources minières camerounaises étaient gérées avec transparence, redistribuées, encadrées, le Cameroun pourrait devenir un hub régional du développement. Il pourrait investir dans ses infrastructures, son éducation, sa sécurité, sa modernisation.

Ce qu’il faudrait changer

Il ne suffit pas d’exploiter l’or. Il faut que cet or profite au pays, et non à une poignée de privilégiés. Cela exige une gouvernance claire, des audits indépendants, une justice impartiale. Et surtout, une alternance politique crédible, pour ouvrir la porte à une nouvelle génération de dirigeants.

Conclusion XAUstreet

À 92 ans, Paul Biya s’accroche au pouvoir comme à une ressource stratégique. Derrière sa candidature, ce n’est pas seulement l’histoire d’un homme âgé et expérimenté. C’est surtout la confirmation d’un système où l’État sert des intérêts familiaux et privés, et où l’or devient une monnaie de stabilité pour un pouvoir qui refuse de passer la main. Le Cameroun ne manque pas de potentiel. Il manque de transition. Et tant que l’or restera un instrument de pouvoir, plutôt qu’un levier de développement collectif, la richesse du sol camerounais restera une promesse inachevée.

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