L’OR MALGASCHE : TRÉSOR NATIONAL OU PILLAGE ORGANISÉ ? POURQUOI MADAGASCAR N’ARRIVE PAS À PROFITER DE SON OR

👉 Cet article décrypte un paradoxe troublant : Madagascar, riche en or, demeure l’un des pays les plus pauvres du monde. Comment expliquer cette contradiction ? S’agit-il d’un échec de gouvernance, d’une exploitation internationale mal contrôlée, ou d’un pillage organisé ? XAUstreet vous propose une immersion exclusive dans les coulisses de l’or malgache, entre défis institutionnels et réalités de terrain.

Le potentiel aurifère de Madagascar

Une richesse minérale historique mais sous-exploitée

L’île rouge possède depuis des siècles des gisements d’or qui attirent chercheurs, orpailleurs et investisseurs. On estime que Madagascar produit plus de 2 tonnes d’or par an, mais la majorité de cette production échappe au contrôle de l’État.

Orpaillage artisanal et informalité dominante

Près de 90 % de l’extraction aurifère reste artisanale. Les mineurs opèrent dans des zones souvent reculées, sans permis, avec des outils rudimentaires. Cette chaîne de production informelle favorise la contrebande et prive le pays de revenus vitaux.

Pillage organisé : entre réseaux criminels et complicités locales

Une corruption enracinée dans la chaîne d’extraction

Des douaniers, fonctionnaires et mêmes certains acteurs politiques sont parfois complices du trafic d’or. Les lingots partent principalement vers les Émirats arabes unis sans passer par les canaux officiels.

👉« 1 tonne d’or par mois quitterait le pays de façon illégale » selon des sources croisées de terrain.

Une ANOR impuissante face à l’ampleur du trafic

L’Agence nationale de l’or (ANOR) peine à imposer un cadre stable. Les coopératives minières sont mal encadrées, et les sanctions trop rares. L’absence de volonté politique ferme laisse le champ libre aux mafias aurifères.

Une économie aurifère à double vitesse

L’or enrichit des élites, pas la population

Alors que l’or devrait être un levier de développement, les richesses partent à l’étranger et nourrissent des comptes offshore. Les villages proches des mines n’ont ni hôpitaux, ni routes, ni écoles modernes.

Une manne fiscale inexploitée

En 2023, l’État n’a encaissé que 3 milliards d’ariary en redevances, soit moins de 1 million d’euros. Pendant ce temps, les marchés internationaux fixent l’or à près de 2 000 dollars l’once. Un gouffre entre le potentiel et la réalité.

Enjeux environnementaux et sociaux

Une pollution invisible mais dévastatrice

L’utilisation massive de mercure pour extraire l’or pollue les fleuves et les nappes phréatiques. Les communautés locales vivent au quotidien avec des risques sanitaires graves.

Un trafic qui alimente l’insécurité

Dans certaines zones minières, des groupes armés imposent des taxes illégales ou protègent les convois clandestins. Cette insécurité affaiblit l’implantation de projets économiques durables.

Vers une stratégie nationale de réappropriation

Formaliser l’orpaillage pour valoriser l’or

En reconnaissant les orpailleurs comme des acteurs économiques à part entière, le gouvernement pourrait mieux encadrer l’activité, taxer légalement et protéger l’environnement.

Créer une raffinerie nationale

Comme certains pays africains l’ont déjà fait, Madagascar pourrait investir dans une raffinerie d’or locale. Cela permettrait de éviter l’exportation brute et de capturer une partie de la valeur ajoutée.

Conclusion XAUstreet

Le cas de l’or malgache est symptomatique d’une mauvaise gouvernance et d’une captation des richesses naturelles par une minorité. Pourtant, l’opportunité d’un véritable virage stratégique est à portée de main : éducation des mineurs, traçabilité des flux, sanctions exemplaires. Pour faire de l’or une chance et non une malédiction, il est urgent de remettre la souveraineté au cœur de la politique minière.