Ce Flash XAU analyse comment l’Égypte s’appuie sur son industrie aurifère et ses réserves d’or pour soulager une pression massive de la dette publique, et l’impact de cette stratégie sur l’économie et les marchés.
Un endettement inquiétant et un besoin de stabilisation
Au début de 2025, l’Égypte enregistre une dette externe de près de 155 milliards USD, soit environ 87 % du PIB. Les intérêts sur cette dette absorbent plus de 40 milliards USD par an, soit un niveau historiquement élevé, et pèsent lourdement sur les ressources budgétaires publiques. Le déficit courant, combiné à une pression inflationniste, fragilise la monnaie locale le pound et limite les marges de manœuvre de la Banque centrale.
Dans ce contexte, le pays a bénéficié d’une flottille d’aides internationales (FMI, UE, Golfe), permettant de stabiliser temporairement les réserves de change. Pourtant, la résolution durable exige une réforme structurelle ou une source de revenus nouvelle, et l’or est devenu l’option stratégique la plus crédible.
L’or, variable d’ajustement dans la stratégie financière égyptienne
Des réserves d’or en progression constante
En 2024, la Banque centrale d’Égypte (CBE) a accru ses réserves d’or de près de 2,2 milliards USD, passant de 8,44 à 10,64 milliards USD, soit plus de 11 % des réserves totales. Ces acquisitions se sont poursuivies en 2025, avec un total en février estimé à 11,85 milliards USD, selon les données officielles.
Cette hausse est le fruit d’une stratégie claire : convertir les excédents de liquidités en actifs valeur refuge, afin de diversifier les réserves loin des seules devises étrangères et d’augmenter la résistance aux chocs économiques.
Un levier pour alléger le fardeau de la dette
Avec un stock d’or en croissance et une pression constante sur le pound, l’Égypte dispose d’un atout diplomatique et financier unique. L’or peut servir à :
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Garantir les prêts internationaux : en acceptant d’utiliser de l’or comme collatéral.
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Améliorer la notation financière : la participation d’avoirs tangibles rassure les agences de notation et investisseurs externes.
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Faciliter les échanges commerciaux : en permettant la vente ciblée d’or pour financer des importations vitales ou des projets structurants.
Les dynamiques de production et d’exportation d’or
Des mines modernes et un cadre attractif
Depuis 2024, l’Égypte a revu sa législation des mines, simplifiant l’octroi de licences et stimulant les participations étrangères. La mine de Sukari, exploitée par une coentreprise internationale, produit désormais plusieurs tonnes d’or par an, consolidant le statut du pays dans le top 10 des producteurs africains.
Une filière export en plein boom
Les exportations d’or déclarées ont presque doublé, passant de 1,1 à 2,17 milliards USD entre 2023 et 2024, selon les chiffres officiels. Cette montée en puissance permet de générer des devises supplémentaires, indispensables pour financer la dette, diversifier l’économie et renforcer l’équilibre des paiements.
Des atouts… mais des défis persistants
La volatilité des cours mondiaux
L’utilisation de l’or comme levier dépend toutefois des prix du marché global. Un recul des cours à court terme pourrait compromettre la trésorerie égyptienne, si des revenus attendus pour rembourser des échéances ne se matérialisent pas.
Risques de dépendance
Basculer vers une économie où l’or devient critique expose l’Égypte à une vulnérabilité : une baisse prolongée des cours, ou une pression fiscale supplémentaire pour soutenir les exploitations minières.
L’or, pilier dans une stratégie de souveraineté
Une ressource de stabilisation
L’or apporte une stabilité inattendue : lorsque les réserves de devises s’amenuisent, l’or permet de préserver la confiance des créanciers et d’éviter une chute brutale du pound.
Vers une diplomatie orfinancée
Au-delà du court terme, l’Égypte peut imaginer des avoirs aurifères comme arguments dans des négociations stratégiques, notamment avec le FMI ou les banques multilatérales, ou encore comme levier d’investissement pour des corridors économiques.
Conclusion XAUStreet
Face à une dette massive et des contraintes monétaires fortes, l’Égypte choisit l’or comme vecteur de résilience économique. Plus qu’un actif, il devient outil de souveraineté : réserve financière, levier de négociation, et rempart contre les chocs mondiaux.
➡️ Chez XAUstreet, nous estimons que le retour de l’or comme élément de stratégie nationale est une tendance lourde dans le monde émergent. Pour l’Égypte, c’est aujourd’hui un choix de long terme : utiliser l’or non seulement pour compenser la dette, mais pour construire une architecture financière plus stable et crédible.
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